Prend possession de son casier

Arthur venait d'arriver à Chula High et avait récupéré un cadenas au secrétariat qui lui avait indiqué quelques emplacements de casiers libres. Arthur s'était dirigé vers le plus proche qu'il avait trouvé sans problème. Arriver en cours d'année n'était pas ce qu'il préférait mais l'endroit avait déjà l'air plus sain et serein que son ancien établissement. Les casiers n'étaient pas systématiquement tagués ou défoncés, et personne ne semblait chercher la baston à chaque coin de couloir. Arthur prit possession de son casier et posa trois lourds livres scolaires dedans. Ils les avaient achetés en occasion avant d'arriver, et quelques pages s'en échappaient déjà, mais peu importe, il amait ce charme que seuls ont les vieux livres. Arthur retira son manteau d'hiver (un vieux parka bleu marine qui commenait à être trop petit pour lui) qu'il jeta au fond de son casier. Il portait un gros pull de laine noir à col roulé duquel dépassait une chemise blanche qui ne semblait pas être correctement rentrée dans son pantalon. Il avait mit un jean tout neuf, ni trop sérré, ni trop ample, et se trainait un vieux sac de tissu marron en bandoulière qu'il ne souhaitait changer pour rien au monde malgré son allure rapiécé et l'étrange impression qu'il donnait de sortir d'une poubelle...
Le jeune homme sortit de sa poche une feuille qui semblait être l'emploi du temps des premières et commença à en prendre connaissance.

Batailler avec mon casier semble être devenu l'occupation du siècle pour moi. Comme à mon habitude, je dois galérer pour ouvrir le cadenas, l'ensemble de mon casier me tombe dessus tel une avalache et quand j'ai finalement ce que je veux, je dois remonter le boderl en entier pour créer le prochain déboulement. Calquant la porte de mon casier pour fermer le tout, je me dis que finalement, Sky avait raison. Je devrais vraiment faire le ménage de cette chose avant que la porte ne cède sous ses gons qui forcent trop depuis le début de l'année. Je le concède, je peux que si les casiers bavassent entre eux, je suis la personne a éviter et aucun casier ne souhaite m'avoir pour la pire année de sa vie! M'enfin, une fois le cadenas verrouilé et bien tendu parce que le casier est bourré, je prend mon sac que je passe à mon épaule. Je tente de faire lever mon skate avec mon pied, mais il par en vrille et va rouler jusque dans les jambes d'un type que je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà croisé. Sûrement un autre nouveau. C'est la foire et je dois toujours tomber sur eux, à croire que je suis un aimant à arrivant! Mais c'est loin de me déranger et je vais rejoindre l'inconnu en incrustant mon habituel sourire amical sur mes lèvres.

Salut! Désolé pour ça, on dirait qu'il a eu le coup de foudre pour toi.

Je ris un peu en reprenant possesion de mon bien. D'ordinaire, une petite vanne dès le départ enlève la gêne. 'Fin, la gêne que les autres pourraient ressentir, parce que moi, ma mère me dit toujours que c'est un morceau qui me manque!

Arthur épluchait son emploi du temps lorsqu'il entendit des bruits de casier. Il avait l'impression qu'on essayait d'en arracher la porte. Il ne leva pas les yeux pour autant et resta complétement absorbé dans son morceau de papier. Un skate roula vers lui. Arthur l'entendit et leva le pieds au moment opportun pour arrêter sa course, sans lever le nez de sa feuille ni sortir de sa bulle. Il avait presque fini de lire lorsque la jeune fille lui adressa la parole. Deux secondes passèrent entre les aimables paroles de l'inconnu et la réaction d'Arhur qui, comme d'habitude, préféra finir ce qu'il avait commencé. Il se tourna vers la jeune fille dont il avait à peine relevé la blague, tout en accrochant son emploi du temps à la porte de son casier.

"Salut, Arthur" Dit-il d'une voix monotone en lui tendant la main comme un rustre. Au bout de deux secondes, après qu'il se soit battu avec son emploi du temps pour qu'il tienne dans la porte, il répliqua comme si la jeune fille venait de sortir la blague : "Pas de chance pour ton skate je préfère les filles."

Il a l'air un peu à l'ouest. Du moins c'est l'idée qu'il donne. Comme s'il était en retard de quelques secondes sur le monde. M'enfin, on s'en moque bien après tout. Parce qu'il finit quand même par dire bonjour, se présenter et tendre la main. Mon sourire s'élargit et je serre la main tendue.

Kia.

Il commence ensuite à se battre avec son horaire et j'ai alors confirmation. Il vient bel et bien de débarquer, ce n'est pas ma mémoire qui me joue soudainement des tours. Encore avec un peu de décalage, il commente l'histoire du skateboard amoureux et je ris, malgré le retard.

Le pauvre, tu vas lui briser le coeur, c'est pas très gentil de ta part.

[Bon, je vais tenter de rp au présent histoire que ça concorde avec toi!]

Arthur finit par fermer la porte de son casier qui lui résite et il est obligé de pousser si fort qu'elle finit par claquer. Il réajuste la sangle de son sac à bandoulière et met encore deux secondes à répondre à la jeune fille.

"Enchantée Kia ! Et le skate de Kia." Ajoute-t-il en s'adressant au skate avec un clin d'oeil.

Arthur est rassuré qu'une jolie jeune fille l'accueille, c'est bein mieux qu'une bande de branleurs qui lui auraient vider son sac de cours dans la poubelle. Il aimerait bien visiter l'établissement et en connaître tous les recoins, ce qui lui permettrait de sécher les cours quand il en a marre.

"Dis moi Kia, ou le skate de Kia, tu connais bien le lycée? "

[HJ - C'était pas nécessaire, tu fais comme tu veux ^^]

Enchanté également et Mr. Board est un peu timide, mais il est enchanté aussi.

Peut-être un peu retard sur le reste du monde, mais au moins, il a l'air sympa. Et puis pour les retards, il pouvait pas mieux tomber, d'après moi. D'ailleurs, je le suis déjà d'un bon 10 minutes là. Ouais, c'est pas encore assez. Si j'arrive au bureau des absences avant 30 minutes, la secrétaire va se demander ce qui se passe avec moi et je voudrais pas la troubler. (Je suis trop bonne je sais)

Nous le connaissons assez bien en effet. Pas parfaitement, mais je doute que le repère des filles qui parlent mode et maquillage t'intéresse.

Du moins j'espère que ça l'intéresse pas. Ça change souvent d'endroit ce repère, mais il est facile à savoir. Y'a toujours une odeur trop forte de parfum qui t'annonce que tu entres dans le périmètre.

Arthur met les mains dans ses poches, un endroit pleins de filles pourrait l'interessé dans la mesure où c'est un garçon, mais si c'est pour les entendre glousser et les voir se tartiner de gloss, sans façon.

"Ca dépend pour quoi faire." Répondit-il sur un ton monocorde. Il avait l'habitude d'envoyer des petites blagues sans jamais changer de ton, ce qui lui donnait un côté pince sans rire.

"Bon, je sais pas vraiment si j'ai cours, c'est le bordel dans l'emploi du temps...J'irai bien visiter la salle d'art pla ou la bibli..." Ajouta-t-il en se grattant la tête, ébouriffant ses cheveux par la même.

Nha, je te jure, personne de censé ne veut se retrouver là.

'Fin de mon point de vue bien entendu, il fait pas être très saint d'esprit pour vouloir passer le midi dans ce trou à s'étaler du fond de teint et commenter la nouvelle collection de je ne sais plus quel couturier après avoir parler de long en large de l'équipe de foot et de basket. Tout un ennui!

La classe d'art est dans le prochain bâtiment. Je te montre si tu veux.

Oui comme j'ai du temps à rien faire et que le cours d'économie peut très bien attendre encore un long moment, voir très long, jouer les guides pourrait être marrant.

Arthur n'a même pas répondu à la proposition de Kia qu'il part déjà dans la direction qu'elle a indiqué. Après quelques pas rapide il se retourne.

"Alors on y va ? Je te suis!" Dit-il en reprenant la marche tête.

Son sac fait un bruit d'enfer à chaque pas qu'il fait car le jeune homme préfère se trimballer un étui de métal pour ranger ses crayons, fusains et criteriums, plutôt qu'une trousse normale en cuir, comme tout le monde. Ce n'est que le début de l'année mais déjà des feuilles volantes se baladent dans le sac qui à vraiment l'air d'avoir fait un long voyage et d'être allergique à la machine. Heureusement qu'aucune odeur nauséabonde ne s'en dégage...

Quand je me rend compte qu'il ne suit pas, je ralentis un peu le rythme pour lui permettre de me rattraper. Son sac fait une cacophonie monumentale et heureusement que j'ai l'habitude de ne pas passer innaperçu! On marche quelques minutes dans les couloirs déserts et je sifflote un peu pour passer le temps avant de me décider à engager un peu la conversation.

T'arrives d'où au fait?

Arthur dévisage la jeune fille et met, une fois de plus, deux secondes à répondre comme si la question posée nécessitait un effort surhumain pour activer ses neurones.

"Le Vermont, Montepelier, tu connais un peu ce coin là ? C'est sur la côte Est, pas loin de New York...M'enfin tout est relatif." Dit-il en se grattant le menton où poussent quelques poils discéminés de manière anarchique et qui lui donne l'air moins gringalet.

"Et toi ?" Ajoute-t-il.

Nha, je connais pas.

On quitte le bâtiment pour arriver finalement dans le bâtiment d'art. La classe est plus au fond alors j'ai le temps de répondre à ma nouvelle connaissance et comme à mon habitude, j'ai mon grand sourire aux lèvres et mon pep de toujours.

Je suis née et j'ai grandi à San Francisco. Je suis arrivée à Chula y'a trois ans à cause du travail de mon père. C'est un beau coin, tu devrais t'y plaires selon moi.

'Fin dépend de plusieurs facteurs. Moi je m'y plais bien parce que j'ai des amis et des occupations. Mais pour une personne toujours toute seule qui déteste tout de sa vie, c'est sûrement pas un bel endroit où vivre...

Arthur suit la jeune fille sans prendre soin de mémoriser le chemin. Il risque encore de s'y perdre plus tard mais s'en fiche royalement, il fera ainsi d'autres rencontres. Kia lui dit d'où elle vient, Arthur cogite quelques instants dans le vide puis se met à chantonner l'air absent.

"If you're going to San Fransisco...be sure to wear some flowers in your hair..."
Puis il continue en sifflotant l'air.

Il commence à chanter et ça me fait rire. Il est étrange, mais sympathique, c'est bien. Les deux choses qu'il faut pour parfaitement s'entendre avec moi! On arrive assez vite au local d'art plastique et je me hisse sur la pointe des pieds pour vérifier s'il s'y donne un cours avant de débarquée comme une furie blonde (mon habitude quoi). Il n'y a personne, alors j'ouvre la porte, j'entre à l'intérieur et j'allume les lumières pour faire découvrir la place à Arthur. Je suis pas une super fana d'art, mais faut bien admettre que c'est parce que je suis pas douée pour deux sous.

Et voilà mister! Salle d'art pour vous servir.